Je me souviens d’avoir passé un long moment assis au bord d’un lac, en été à observer la rive d’en face. elle baignait dans la lumière du matin, ce qui lui donnait un air féerique. Chaque matin, assis au bord du lac, je regardais donc l’autre rive en imaginant les mystères qu’elle recélait. Chaque jour le désir se faisait plus pressant d’aller percer ces mystères. N’y tenant plus, le septième jour au petit matin, j’ai traversé le lac en barque, jusqu’à l’endroit exact que j’avais contemplé.
En regardant autour de moi, l’aura de mystère qui m’avais fait rêver depuis l’autre rive s’est dissipée. j’en était même surpris. Si cet endroit était très beau et très paisible, le sable mouillé dans ma main était identique à celui d’où je venais.
Je me mis à rire de moi. En cherchant du regard l’endroit où je m’asseyais chaque jour, j’ai vu une rive qui baignait dans la lumière matinale. Le lieu où j’habitais avait également l’air féerique.
On s’imagine souvent que l’ailleurs est beaucoup plus beau que là où l’on est. Il en va de même pour l’amour, les rêves et la vie. Tout semble plus lumineux ailleurs. On cherche ce qui nous manque et, après une longue quête, on rit en découvrant qu’on là déjà.
Quand vous vous sentez attiré par une personne qui vous inspire confiance et que vous admirez, ou par une situation qui vous fait envie… Apprenez à reconnaitre comment vous vivez déjà cette qualité, cet aspect de vous que vous ne pouvez pas encore voir.
Un thème extrait et adapté de “Le livre de l’éveil” de Mark Nepo.