En cherchant la tranquillité de l’esprit, on se retrouve souvent à lutter contre l’agitation et, de façon fébrile, on s’entoure constamment de règles et de devoirs. On reste en alerte contre les accès soudains de passion, les débordements qui pourraient nous renverser.
Or ce contrôle, cette résistance à épouser le mouvement même de la vie, c’est ce qui nous épuise le plus et nous emmène dans un combat permanent avec nous même.
Voulons nous apaiser le cheval sauvage de notre esprit ? Au lieu de saisir le fouet et de nous préparer à la bataille, nous lui donnons tout l’espace dont il a besoin pour qu’il trouve la paix — et nous apprenons ainsi à l’apprivoiser. Non pas à le vaincre, mais à l’aimer dans sa beauté et son mouvement.
En ce sens, la méditation est un véritable geste d’amour.
Quand j’aime une personne, je peux la regarder en étant pleinement curieux de sa manière d’être, sans rien attendre de particulier. J’apprécie juste comment elle est. La méditation nous apprend à développer une telle attitude envers nous-même : s’autoriser à être tel que nous nous découvrons.
Il est facile de feindre de méditer en voulant simplement contrôler son esprit.
Il est bien plus exigeant de découvrir l’espace même de la liberté, ici et maintenant. De cultiver une attitude de curiosité bienveillante sur nous même.
Alors le contrôle peut laisser place à la confiance : on ne vit plus pour devenir quelque chose, mais pour faire l’expérience de ce qui se passe. L’espace d’un moment, le cheval, le cavalier et le chemin ne font plus qu’un.