Laissez moi vous poser deux questions simples : Qu’avez vous vu de nouveau aujourd’hui ? Qu’est-ce qui a attiré votre attention ?
Je peux probablement deviner qu’il s’agit d’une difficulté, d’un inconfort, ou encore d’une anomalie dans votre paysage.
Pour notre cerveau, tout ce qui sort de la routine est remarquable, et en particulier les événements et les situations qui pourraient poser problème.
Pour le reste, au fil des répétitions, notre attention s’émousse : c’est ce qu’on appelle l’habituation, qui est le mécanisme nécessaire que nous mettons en route pour vivre confortablement « en terrain connu ».
Néanmoins, à trop s’habituer, on perd le goût de notre vie… A trop compter sur ce que nous croyons connaître, nous devenons aveugle aux mouvements subtils de notre conscience, de notre environnement ou de nos relations.
De nombreuses traditions soulignent que la méditation, c’est poser un regard neuf sur le monde, et en premier lieu sur notre monde intérieur. Ce regard curieux permet de vivre la « constante fraîcheur » de la perception.
Vous avez sans doute déjà fait cette expérience un jour, de poser le regard sur un objet ou une personne que vous connaissez depuis toujours… et tout à coup, c’est comme si vous le voyiez pour la toute première fois, avec cette capacité d’en découvrir l’étrangeté.
C’est un moment d’éveil auquel vous aurez de plus en plus souvent accès en pratiquant la méditation.
Lorsque l’attention et le lâcher-prise se conjuguent, une autre façon de percevoir et de penser prend place.
Nous sommes rassurés par ce que nous savons et ce que nous connaissons.
Mais pendant le temps de ma méditation, choisissez d’être ignorant, mettez entre parenthèses les vérités auxquelles vous tenez, et transformez votre cerveau en passoire afin de vous donner la chance de voir apparaître le nouveau.
Soyez sans savoir et le silence commencera à vous instruire.
Adapté de « Méditer c’est se soigner » – Dr. Frédéric Rosenfeld – editions « Les Arènes »